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Co-gérante de la société EDM ELEC, entreprise d’électricité située dans Les Yvelines (78), Noëlle Saraga porte ses convictions artisanales au travers ses différents mandats. Son investissement : défendre, représenter et communiquer les valeurs de l’artisanat.

Pourriez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai débuté en tant que technicienne de laboratoire dans un Centre de transfusion sanguine, pendant une dizaine d’années. A l’arrivée de mon troisième enfant, j’ai pris un congé parental et me suis interrogée sur mon travail : en effet, mes horaires de nuit et le travail un week-end sur deux étaient peu compatibles avec ma vie de famille et l’âge de mes enfants. De plus, l’entreprise de mon mari était éloignée ce qui entraînait des temps de trajet très longs, donc peu de disponibilité pour notre vie de famille.

A la même époque, mon mari et un ami ont décidé de créer une société de « Découpe laser » près de Roissy, ce qui a été une belle aventure : Mettre en place le projet, installer les machines, recruter les équipes, être en contact avec les clients étaient un beau challenge dans lequel il a pu s’épanouir, mais passé cette phase de création, l’activité est devenue très sédentaire et très administrative.

Bien loin du métier premier de mon mari qui a décidé de reprendre son activité d’électricien en 1993, en s’installant à son compte. Etant toujours en congé parental, je l’aidais à faire ses devis, ses factures et à gérer l’administratif de son entreprise.

Peu à peu, je me suis de plus en plus impliquée dans la gestion de l’entreprise et en 1998, j’ai passé le Brevet de Conjoint Collaborateur de l’Entreprise Artisanale pour me perfectionner dans le secrétariat, la comptabilité et la gestion commerciale d’entreprise. Venant d’un métier « technique », je me suis également intéressée à la technicité du métier d’électricien pour être en capacité de comprendre et expliquer les produits que nous proposions.

Très rapidement, nous avons décidé de recruter un apprenti, pour le former et lui transmettre notre savoir-faire. Puis nous ont rejoint des techniciens, d’autres apprentis et stagiaires, et à mon tour, j’ai été salariée de l’entreprise, après mon congé parental.

Noëlle Saraga

En 2000, la société a continué à grandir : nous avons ouvert un hall d’exposition, continué à recruter des apprentis, à faire découvrir notre métier à des stagiaires. L’artisanat, c’est avant tout la transmission du savoir-faire.

En 2005, mon mari a été atteint d’un cancer. Pendant près d’un an, nous avons pu compter sur nos collaborateurs, salariés et apprentis, mais également sur notre réseau, clients et fournisseurs.

Après le retour de mon mari au sein de l’entreprise, nous avons décidé de partager la direction de celle-ci et je suis devenue co-gérante. Et depuis, notre activité n’a cessé de croître et nous avons le bonheur aujourd’hui de voir notre fils s’investir à nos côtés pour reprendre la société.

Et votre engagement pour l’artisanat ?

Après l’installation de mon mari à son compte, nous avons adhéré à FEDELEC en 1994 et avons décidé de nous investir dans ce syndicat qui représente les métiers de l’électricité et l’électronique. Nous y avons appris plein de choses et avons pu intégrer un réseau de chefs d’entreprises artisanales.

FEDELEC étant adhérente à la CNAMS, j’ai pu également m’engager au sein de la Confédération.

Noëlle Saraga

Aujourd’hui, je suis vice-présidente de FEDELEC Nationale, Présidente de la CNAMS 78, administrateur de la CNAMS Île-de-France et, au titre de l’U2P, je siège au sein du Conseil d’administration de la Sécurité Sociale et différentes Commissions. Je suis également conseiller prud’homale dans les Yvelines.

Pour l’anecdote, j’ai été vice-Présidente de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Yvelines et administrateur à la Chambre de région au sein de laquelle j’étais en charge de la Commission de la Formation jusque 2016.

Je trouve essentielle cette démarche de représentativité de l’artisanat dans ces différentes instances, car c’est un moyen que nous avons de défendre nos valeurs et surtout notre spécificité.

C’est notamment le rôle de la CNAMS car elle rassemble l’ensemble des activités de l’artisanat des métiers de Service et Fabrication : en nous unissant au sein d’une confédération, qui va au-delà de nos métiers, nous pouvons défendre des intérêts communs et être représentés au sein de l’U2P et auprès des institutions.

Comment considérez-vous le rôle de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat ?

Les Chambres de Métiers et de l’Artisanat ont ce rôle d’information et de formation, mais aussi d’accompagnement au développement et à la transmission des entreprises, essentiels aux artisans. Malheureusement, leur rôle n’est peut-être pas assez reconnu !

Et leur proximité est essentielle pour pouvoir répondre aux attentes des artisans et être réactives aux situations particulières, comme nous avons connues cette dernière année.

Trop souvent, on oublie que l’artisanat est la première entreprise de France que ce soit en nombre d’entreprises, qu’en terme d’emplois, de développement des territoires mais également de développement des compétences et de l’apprentissage. C’est la raison pour laquelle il est important de pouvoir proposer un service de proximité et accompagner ceux qui sont fragilisés à faire face aux problèmes.

D’ailleurs, la création de Commissions territoriales sera essentielle pour nous permettre d’avoir ce rôle de vigilance et de sauvegarde des bassins d’emploi : nous avons vu toutes les conséquences liées à la création de centres commerciaux qui ont vidé les centres-villes de leur activité et emploi.

Les élections des CMA ont lieu bientôt, un conseil pour vos colistiers ?

S’INVESTIR !

On ne peut pas être bon dans tout, mais il est essentiel de pouvoir s’investir dans un domaine qui nous intéresse : la formation, l’apprentissage, la communication, le développement du territoire, etc.

Le but est de défendre les petites entreprises que nous représentons, de faire avancer les choses en écoutant nos collègues artisans, de remonter les informations et être force de propositions.

Egalement, en s’engageant sur une liste électorale, cela permet d’échanger avec des artisans venant de tout horizon professionnel : c’est tellement enrichissant.

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