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Le 23 septembre dernier, Laurent Munerot était élu à la Présidence de la Confédération Nationale de l’Artisanat des Métiers de Services et de la Fabrication (Notre article du 25/09/2020), s’engageant à faire reconnaître les métiers artisanaux des services et de la fabrication, et à mettre en œuvre les moyens et actions pour renforcer le maillage territorial de la CNAMS. Entretien.

Comment envisagez-vous votre rôle à la Présidence de la CNAMS ?

A mon sens, le Président de la CNAMS doit être celui qui porte les attentes des organisations professionnelles qui la composent, et des artisans qui en sont adhérents. Et ces attentes sont amenées à évoluer avec le temps.

En effet, aujourd’hui notre actualité – et notre vigilance – est essentiellement tournée vers la crise sociale, sanitaire et économique que nous connaissons. Dans l’avenir, nous serons amenés à faire évoluer les services que la CNAMS peut apporter aux organisations adhérentes, pour que ces dernières soient au plus près des entreprises.

Et la tâche est d’autant plus importante et ardue que la CNAMS représente de nombreux métiers de l’artisanat, des organisations plus ou moins importantes, des métiers à fort ou faible effectif, et nous devrons trouver la juste mesure pour répondre à tous de la même façon, et devenir ainsi le point de convergence dans le cadre de projets communs comme, à titre d’exemple, celui d’une convention collective plus globale aux métiers de la CNAMS ou des projets de communication autour des métiers.

L’objectif sera bien de faire reconnaître la CNAMS comme l’organisation qui représente un pan de l’économie de proximité, au travers les métiers de l’artisanat de service et de fabrication.

Comment allez-vous agir concrètement ?

Dans les différents mandats que j’occupe, l’important pour moi est de bien connaître les dossiers et de les faire avancer. Mais pour cela, il est important – voire essentiel – que la CNAMS puisse avoir une position commune à l’ensemble des organisations qui la composent.

A titre d’exemple, le ministre Alain Griset a lancé une concertation sur l’évolution du statut juridique, du régime fiscal et social des indépendants : je souhaite qu’un groupe de travail interne à la CNAMS puisse se réunir et faire des propositions concrètes qui collent à la réalité des artisans des métiers de service et de fabrication.

Autre exemple concernant la convention collective des métiers de la CNAMS : un chantier avait été initié avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion sur le regroupement des branches. Il me paraît essentiel que cette discussion se fasse au sein de la CNAMS, et non au sein du ministère, pour que la majeure partie des branches puisse se retrouver dans une convention collective commune avec des annexes spécifiques à chaque métier.

L’autre pan de notre action sera de faire évoluer notre communication vers les organisations professionnelles adhérentes, mais aussi vers les CNAMS territoriales, afin que l’information dont nous disposons au niveau national puisse être mieux diffusée et partagée.

Egalement, de pouvoir proposer des services mutualisés au bénéfice de l’ensemble des artisans de service et fabrication. Tout le monde aurait à y gagner, l’important étant de proposer des services qui satisferont le plus grand nombre, sans concurrencer ceux proposés par les organisations adhérentes.

Pendant le premier confinement, la CNAMS a d’ailleurs répondu à la demande de ses organisations adhérentes pour mutualiser les achats de masques et de gel hydroalcoolique. Et cela a été un véritable succès.

Vous évoquiez l’importance du maillage territorial. Quelles actions envisagez-vous ?

Nous allons devoir réfléchir à l’organisation territoriale de la CNAMS, mais aussi à son organisation financière.

La loi NOTRE [Loi portant nouvelle organisation territoriale de la République] nous impose d’avoir un maillage régional fort puisque l’essentiel de nos interlocuteurs sont de niveau régional. Mais nous ne pouvons prétendre appartenir à une organisation de proximité, c’est-à-dire proche des entreprises, sans être présent au niveau local.

Il est donc impératif de donner les moyens à notre réseau de pouvoir avoir une présence au plus près des entreprises.

Bien entendu, cela ne signifie pas qu’il faille des structures juridiques départementales, mais donner les moyens aux élus et collaborateurs d’assurer une représentation territoriale au plus près des entreprises. Cette crise nous a montré l’importance du département, le Gouvernement s’appuyant lui-même sur les Préfectures départementales, plus réactives, pour gérer cette situation.

Aujourd’hui, il y a des départements qui sont parfaitement structurés. Dans ceux où il n’existe pas de structure CNAMS, nous devrons réfléchir au moyen le plus efficace d’apporter un service de proximité aux organisations adhérentes, mais également aux artisans des métiers de service et de fabrication.

Imaginons que nous sommes en 2024, quel bilan faites-vous de votre mandat ?

Je n’aime pas faire des pronostics.

Et encore une fois, cette crise nous apprend beaucoup de choses, notamment que toutes les prévisions qui ont pu être faites, même par les plus grands économistes, ont été réduites à néant en quelques semaines par un « simple » virus.

Il n’est donc pas possible d’anticiper.

Je peux simplement assurer de la volonté que j’aurai à faire grandir la CNAMS pour que nos entreprises de service et de fabrication soient représentées et reconnues.

Artisan prothésiste dentaire depuis 20 ans, Laurent MUNEROT est Président de l’Union Nationale Patronale des Prothésistes Dentaires depuis 2016, et siège à ce titre au Conseil d’administration de la CNAMS d’Île-de-France depuis 10 ans.

Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Essonne depuis 2010, il a été élu en qualité de Président lors du congrès de la Confédération Nationale de l’Artisanat des Métiers de Services et de la Fabrication qui s’est tenu le 23 septembre 2020.

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